A Mers-les-Bains, des drones stérilisent les œufs de goélands
Les goélands, à l’origine de bruits, de déjections et parfois même d’agressions, sont particulièrement nombreux à Mers-les-Bains. Leur présence génère de nombreuses nuisances : bruits, bagarres, déjections, voire agressions. Certaines mairies ont décidé de stériliser directement leurs œufs dans les nids pour réguler leur population. C’est le cas de Mers-les-Bains.
Ce matin-là, près de l’église Saint-Martin, plusieurs goélands argentés tournent autour d’un bâtiment. Ricardo Boimare, chargé de ce dossier à la mairie, explique : « ces oiseaux causent beaucoup de nuisances ». Depuis plusieurs années, la municipalité faisait appel à des cordistes pour stériliser les œufs à l’aide de formol, mais cette méthode s’est avérée peu efficace, admet-il. C’est pourquoi, cette année, la ville a fait appel à une entreprise spécialisée en drones. « L’avantage de cette méthode, c’est qu’on n’a plus besoin de la présence du propriétaire du nid », précise-t-il.
Raphaël Dahan, droniste chez Cominthesky, s’apprête à faire décoller deux drones : « Le premier drone sert à repérer les nids, car tous les signalements ne correspondent pas forcément à des nids existants ». Une fois le nid repéré, le second drone décolle, avec une petite bouteille reliée à une pompe contenant de l’huile de colza. « C’est une démarche écologique : l’huile obstrue les pores de l’œuf, empêchant l’embryon de se développer, sans nuire à l’espèce », explique Raphaël.
Ce traitement concerne une seule des trois espèces de goélands présentes sur la côte, à savoir le goéland argenté, protégé comme les autres. Ricardo Boimare précise : « Seul le goéland argenté peut faire l’objet de traitement, car le goéland brun et le goéland marin sont strictement protégés. C’est principalement l’argenté qui cause des nuisances : cris, bagarres, vols, déjections, gouttières bouchées, et un comportement parfois agressif ». D’ailleurs, le drone semble agiter les oiseaux, et il est déjà arrivé que certains fassent tomber le drone ! « Il faut agir rapidement pendant l’opération », avertit Raphaël Dahan.
Un deuxième passage sera nécessaire dans trois semaines, pour traiter à nouveau les nids déjà aspergés d’huile, afin d’éviter toute éclosion. La mairie dépense cette année 9 000 € pour environ 600 œufs stérilisés.